Contrairement à ce qu'on croit souvent, la prospective ne consiste pas à prédire l'avenir mais à le construire. Elle ne le regarde ni dans une boule de cristal (prédiction), ni dans le rétroviseur (prévision), mais dans une démarche active de projection et de mise en perspective, soucieuse de donner du sens… Elle travaille avant tout sur des problématiques c'est-à-dire, souvent, des questions auxquelles on pourrait répondre si elles étaient posées autrement. C'est pourquoi on peut la considérer comme "l'art du diagnostic clinique", consistant, comme le disait déjà Gaston Berger, à voir loin, large, profond, autrement, ensemble... Notre monde complexe et mouvant en a d'autant plus besoin que les apports des spécialistes sont devenus hyper-pointus : la mise en perspective de ces apports est à la fois plus difficile et plus nécessaire. Mais, alors qu'on a besoin qu'elle se diffuse largement dans un corps social qui ne peut se satisfaire d'approches mass-médiatiques de la complexité, trop réductrices et déformantes, la prospective doit se garder d'une tendance qui l'éloignerait de ses finalités : à trop cultiver sa dimension technique, en négligeant sa responsabilité pédagogique, elle pourrait à son tour devenir une affaire de spécialiste, donc se couper de l'action, alors qu'elle a vocation à l'éclairer...
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C'est dangereux, comme tout remue-méninges... mais c'est gratuit !