C'est le vieux mot français "gouvernance" qui a été ressuscité, avec un sens totalement différent, pour désigner ce nouveau concept de pouvoir réparti, né dans le monde de l'entreprise, dans les pays anglo-saxons, dans les années 1970. La libéralisation des marchés de capitaux a rendu nécessaires des principes de corporate governance, consistant à fixer des règles du jeu entre dirigeants d'entreprise et actionnaires, puis à créer des institutions et instruments pour les assister - et les scandales Enron ou Vivendi illustrent certes les limites de la démarche... mais aussi, a contrario, son utilité. Dans les années 1980, des organisations internationales comme la Banque mondiale ou l'OCDE ont préconisé une nouvelle gestion publique fondée sur une logique entrepreneuriale, qualifiée à son tour de "bonne gouvernance" : amaigrissement de l'Etat-providence, ciblage des bénéficiaires de politiques publiques, privatisation de services publics. Le concept s'est progressivement élargi à d'autres applications, notamment aux politiques locales avec la place nouvelle qu'y occupent conjointement les collectivités, les entreprises et le cas échéant d'autres acteurs locaux. Pour les acteurs concernés, entreprises en tête, cette gouvernance locale prend d'autant plus d'importance qu'elle s'insère dans un mouvement qui, en même temps, renforce le poids du local, sous forme de décentralisation ou de principe de subsidiarité...
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C'est dangereux, comme tout remue-méninges... mais c'est gratuit !