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Qui... Quoi... Pourquoi...
> Pour qui . Quoi, pourquoi . Par qui . Un peu plus
Si nous avions un vrai système d'éducation,
on y donnerait des cours d'autodéfense intellectuelle.
Noam ChomskyPour qui
Comme dans mon activité professionnelle (> catalyseur d'intelligence), je m’adresse ici à des collaborateurs ou responsables d’entreprises, institutions ou associations, ainsi qu’à des consultants, coaches ou autres professionnels du conseil ; en tant qu’enseignant, je pense évidemment aussi à mes étudiants ou stagiaires de formation.
Mais, plus largement, ce site est destiné à tout Honnête homme - entendu au sens généraliste et humaniste du XVIIe siècle... et bien sûr au sens générique, visant indifféremment des humains de genre féminin ou masculin, qui fait qu’une fois sur deux, un Honnête homme est une femme ! Il a plus que jamais besoin de soutien, étant confronté au culte de l’expert instauré par la Société industrielle : ce spécialiste qui tronçonne la vie et enferme ses morceaux dans des catégories cloisonnées quand, au contraire, il faut relier pour tirer parti de la diversité ; qui, ne sachant que quantifier, peser ou compter, peine à comprendre le sens de la dématérialisation de nos environnements, à entendre la diversité des aspirations des acteurs, à aborder la complexité des systèmes. Cet expert qui, redoutant l’initiative et la créativité, s’en remet aux certitudes rassurantes des techniques qu’on applique mécaniquement - au lieu de procéder avec méthode, de façon autonome, avec discernement et rigueur (voir aussi la citation d’Edgar Morin ci-après). Certes, il faut des experts, mais il ne faut pas les laisser s’enfermer dans des clapiers - et encore moins y enfermer notre Honnête homme pour lui asséner des certitudes réductrices, déresponsabilisantes et inhibitrices.
Bref, c’est un site pour ceux qui veulent comprendre le monde de plus en plus “insaisissable” dans lequel ils vivent. Pas pour des spectateurs passifs, qui s’en remettent les yeux fermés aux explications ou aux décisions de ceux qui savent. Mais pour des acteurs déterminés à prendre en main leur destin, résolus à s’en donner les moyens et se tenant à l’affût de tout apport pouvant les aider à construire eux-mêmes leur propre vision du monde.Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour.
Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.
Lao TseuQuoi, pourquoi
Constat. Nos divers environnements (technique, économique, social, culturel...) sont en profonde mutation. Les acteurs (vous, moi, les groupes informels, les organismes structurés...) changent aussi, sans être exempts de contradictions (réelles ou apparentes), quand ils deviennent à la fois plus diversifiés et plus “modelés”, individualistes et socialisés, autonomes et interdépendants, etc. Quant aux systèmes (organisationnels, institutionnels...), supposés réguler les relations entre les acteurs ou entre ceux-ci et leurs environnements, ils sont de plus en plus nombreux et souvent gigantesques, morcelés, éloignés, dépersonnalisés, inefficaces, déconnectés de leurs finalités...
Progressivement affiné depuis le milieu du XXe siècle, ce constat n’est pas nouveau, mais il en a été peu tenu compte, donc la situation s’aggrave au fil des années.
Diagnostic. Dans cette complexité accrue, on se sent vite déphasé, voire hors jeu ; les systèmes sont censés être à notre service - précisément pour maîtriser la complexité - mais on les perçoit souvent comme des contraintes supplémentaires, voire comme des menaces, dans un jeu qu’on ne comprend plus et, au train où vont les choses, que bientôt on n’acceptera plus (voir les variations autour de la notion d’indignation, formulée en 2010 par Stéphane Hessel, avec un succès d’édition inattendu, puis reprise par des manifestants dans de nombreux pays...). Par exemple, le citoyen se reconnaît mal dans les institutions qui avaient pourtant été créées pour le représenter ; par ailleurs, il se sent exclu de mécanismes auxquels il voudrait participer... On attend du manager qu’il fasse preuve d’initiative intelligente, mais il “bloque” souvent face à une complexité qu’il ne sait ni décrypter (faute de clés pertinentes), ni traiter (faute de méthodes appropriées)... De même pour l’étudiant, qu’on gave de connaissances ou de techniques expertes, sans lui enseigner comment les mettre en perspective, en cohérence, en synergie...
S’il fallait résumer le diagnostic en un mot, ce serait décalage (voir > Rebonds). Un décalage entre les réalités du moment (après mutation) et les références (anciennes) qu’on utilise pour aborder ces réalités : on a les pieds déjà dans demain et la tête encore dans hier ! Ce décalage se manifeste à trois niveaux de références : dans notre perception des phénomènes (ce qui se passe), des processus (comment cela fonctionne) et des paradigmes (concepts sous-jacents). Il faut donc adopter un autre regard, qui porte à la fois sous le clapot (plutôt s’intéresser aux mouvements de fond qu’aux vagues de surface, plutôt aux causes qu’aux effets), sous le capot (on ne peut agir utilement sur les processus d’une société en réseaux tant qu’on garde les outils ou les modes d’emploi d’une société verticalisée) et sous le chapeau (quand on joue aux échecs en restant dans le paradigme du jeu de dames, beaucoup de choses sont incompréhensibles).
Action. Ma conviction forte est qu’il devient vital d’aider les acteurs qui, pensant “perdre la main” au profit des systèmes, se sentent trop dépassés pour savoir/pouvoir/vouloir résister contre cette perte de contrôle, dont ils prennent leur parti (soumission librement consentie), avec des tentations de démission et parfois de fuite dans la pensée magique ou les stupéfiants... Conviction, aussi, que cet enchaînement diabolique s’amplifie et comporte de graves risques, au plan individuel (menaces sur l’autonomie de la personne) et collectif (menaces sur l’harmonie sociale)... Conviction, enfin, qu’il est amplement temps de réagir, à condition que chacun s’implique, à tous les niveaux, qu’il soit décideur ou acteur de terrain. Plusieurs préalables sont incontournables, en particulier la remise en question de postulats erronés (cf. analyse lucide), la prise de conscience des enjeux (cf. motivation), la volonté de choisir sa trajectoire (cf. vision, sens), la confiance dans sa faisabilité (cf. cohérence, ambition réaliste), l’aptitude à “tenir le cap” (cf. capacité opérationnelle) - le tout en adéquation avec les comportements des autres acteurs, les pratiques des systèmes et les évolutions des environnements (cf. maîtrise de l’information et des relations)...
Autrement dit, il est nécessaire de conduire une action sur plusieurs fronts : sensibilisation, désapprentissage, vue prospective et stratégique, communication réfléchie et ouverte... - le tout assaisonné de beaucoup de pédagogie et de méthode, car il ne s’agit pas simplement de décrire ou d’expliquer un monde complexe et changeant, mais d’aider chacun à façonner son propre mode d’emploi de ce monde, pour mieux y trouver sa place. Une façon parmi d’autres de relever les défis de la (re)construction de l’individu et de l’invention de nouveaux liens, tels que les a évoqués Michel Serres (cf. son allocution à l’Académie française, le 1er mars 2011).
Zoom . Source et texte intégral (PDF)Vaste programme ? Certes, c’est plus fatigant que de se laisser porter par la vague, au moins à première vue. Mais à 2e vue, c’est nettement moins éprouvant - et infiniment plus satisfaisant - que de remonter la vague le jour où elle ne paraîtra plus “porteuse” et vous submergera ! Et en pratique, c’est beaucoup moins difficile qu’on ne le croit. Souvent, ceux qui s’y risquent disent, au moins au début, que c’est contre nature. En fait, c’est plutôt contre culture, s’agissant de remettre en question des pratiques ou des représentations mentales inappropriées mais solidement enracinées.
En résumé, il s’agit d’une interpellation et d’un accompagnement pour sortir du prêt-à-penser standardisé et pour dépasser les recettes en prêt-à-consommer qui en découlent. Afin que chacun élabore lui-même ses réponses à des problématiques individualisées, dont il aura su lui-même expliciter les termes et choisir les angles d’attaque. Avec pour champs d’application l’éducation, le management, la gouvernance... ou, plus généralement, tout ce qui structure notre vie personnelle, professionnelle et sociale.
Ce site veut être un instrument au service de ce noble objectif. Il ne propose ni un cadre de pensée verrouillé, ni un discours “extérieur” sur la complexité ou le changement, mais une incitation au remue-méninges et un vade-mecum appropriable, afin d’aider chacun à mieux aborder la mutation globale et à trouver des réponses personnalisées. D’où l’accent mis sur la simplicité, notamment au plan formel, en relation avec les soucis de pédagogie et de méthode. Il est donc bien question ici de simplexité.
Il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout
que de savoir tout d'une chose.
Cette universalité est la plus belle.
Blaise Pascal
Par qui
Mon parcours assez éclectique comporte une diversité d’expériences, donc d’éclairages pour une réflexion qui, elle aussi, s’est structurée autour de diverses logiques : technocrate européen et entrepreneur, enseignant et animateur de think-tank, sylviculteur et consultant, etc. > Présentation JPQ
Voir aussi :
> Jean-Pierre Quentin, fondateur d'algoric . Bibliographie . Enseignements . Curriculum .
> Vu par la presse . Portrait Veille Mag . Commentaire de Georges Guéron .
> Vu par les préfaciers . Vu par un stagiaire de formation ...
Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l'avenir le bouleverse...
Gaston BergerUn peu plus
- Mutation des environnements > 25 ans de mutation
- Changements et contradictions des acteurs > Des besoins saturables aux aspirations contradictoires
- Déficit de contrôle des systèmes > Le retard du "politico-institutionnel"
- Décalages > Les pieds ici... la tête là... ; Rebonds
- Indignation > Etonnez-vous... indignez-vous... engagez-vous !